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Dabo Kadima : Le Self Made Man (Interview exclusive)

par | 8-04-2019 | Interviews, Musique, Rap RnB Hip-Hop

Dabo Kadima : « Le Self Made Man » (Interview exclusive)

Rue de l’info vous parle aujourd’hui d’un parcours d’exception, celui de Dabo Kadima. A 32 ans, il est le producteur exclusif et président de l’agence Mauvais Films.

Avec des dizaines de réalisations à son actif, l’équipe de « Mauvais Films » est composée de professionnels passionnés qui aident les artistes à concrétiser leurs projets de clips musicaux, mais aussi de films publicitaires.
Le staff travaille avec les meilleurs techniciens et un matériel dernier cri afin d’offrir un haut niveau de qualité pour les diffusions TV et web à ces clients.

Originaire de Kinshasa (république démocratique du Congo), Dabo fait son parcours scolaire en France et ne savait pas encore tout ce qu’il allait entreprendre…
Rien de mieux qu’une interview pour le présenter. L’équipe Rue de l’info est partie à sa rencontre et a découvert un personnage plein d’ambition, de respect et de générosité.

Comment en es-tu arrivé là ? Quel parcours faut-il entreprendre pour devenir producteur de clips musicaux et de spots publicitaires ?

J’ai un Bac Pro Compta mais je me considère plus comme un « SELF MADE MAN » comme on dit au States (rires) . De plus, je n’ai pas fait d’études, ni d’école d’audiovisuelle contrairement à ce que l’on peut croire.

Une simple expérience qui paraît anodine peut t’ouvrir des portes !

Avec Karol G

Nous avons remarqué dans ton épopée que tu as participé à Mister France 2010. Cela t’as ouvert des portes ?

Je suis devenu « Dauphin » Mister France et cela m’a beaucoup aidé à avoir plus confiance en moi plus qu’autre chose. J’étais jeune à cette époque et j’avais envie expériences. J’ai vécu quelques années en Irlande et de retour sur la capitale, je me suis inscris par hasard à cette élection avec des amis pour plaisanter. Et à ma grande surprise mon profil avait été retenu !
Ne prenant pas du tout cette élection très au sérieux, je suis resté fidèle à moi même. Simple, de bonne humeur et le cœur sur la main. Ce qui m’as valu le titre de Dauphin Mister France. J’ai eu l’occasion de voyager à Bora bora (Tahiti) avec certaines célébrités. J’y ai rencontré de futurs collaborateurs et collaboratrices comme Clara Morgane pour qui j’ai eu la chance de faire une vidéo pour le lancement de son calendrier annuel. De cette expérience Mister France, j’ai créé des liens avec quelques membres de la production de l’époque avec qui je suis toujours en très bons termes ! Comme quoi une simple expérience qui paraît anodine peut t’ouvrir des portes ! »

-Qu’est ce qui t’as donné envie de faire ton entrée dans la musique en réalisant et produisant
des clips ?

Je suis tombé dans ce milieu totalement par hasard, je suis à mes heures perdues un dessinateur, j’adore la musique, les images et les films. En général, j’en regarde 1 à 2 par jour en moyenne, c’est une drogue ! A l’époque j’étais en relation avec une jeune modèle internationale, elle avait acheté un reflex qui filmait et nous passions notre temps à nous capturer. Jusqu’au jour où la carte mémoire de la caméra fut pleine. Et là, je me suis dit « Ca serait cool de faire une vidéo de tous nos meilleurs moments ». Finalement, j’ai téléchargé un logiciel de montage « low-cost » trouvé sur le net. J’y ai joint une musique plutôt cool pour me mettre dans le bain et j’ai commencé à faire du montage.

Je n’en avais jamais fais auparavant et j’ai adoré au point de pousser l’expérience en refaisant d’autres vidéos dans le style « mode/fashion ». J’ai débuté comme ça et non pas en réalisant des clips musicaux, pour la petite histoire.

Excellent ! Et là, tu comprends qu’il se passe quelque chose ?

Ayant eu de bons retours à l’époque notamment grâce à de nombreux partages Facebook , j’ai été contacté par une photographe de mode « Elena Kuznetsova » qui m’a proposé de la suivre à Milan en Italie pour immortaliser un de ses « shooting photos » à travers une vidéo pour la marque « Eligo Italia« . Le résultat fut super convainquant au point d’avoir eu la chance d’obtenir une parution sur le site « Vogue » je n’en revenais pas!

Cela a dû te motiver à fond ?

Oui ! De fil en aiguille j’ai commencé à rentrer dans la réalisation de clips musicaux. A ce moment, j’en faisais pour des jeunes artistes urbains de Boulogne-Billancourt. Je n’étais pas payé pour ça car pas encore suffisamment expérience. J’avais encore beaucoup à apprendre. »

Tu t’es lancé en autodidacte ?

Oui, grâce à Youtube et à de nombreux tutoriels, j’ai pris le temps de regarder comment travaillaient les autres dans le milieu. J’ai très vite trouvé mon style et j’ai tout fait pour peaufiner ma technique et très vite appris à composer un clip. Des « idées » à la technique en passant par la composition d’une équipe de tournage, je trouvais le processus ultra excitant (rires). »

Quelques années plus tard avec pas mal de clips au compteur, j’ai voulu moi aussi me lancer dans la cours des grands en créant ma propre boite de production « Mauvais FILMS »

Comment es tu devenu un vrai professionnel dans ce secteur ?

Lorsque j’ai débuté en tant que réalisateur amateur, je travaillais à coté. J’avais besoin d’un métier dit « alimentaire ». Je ne faisais pas vraiment d’argent en ce temps et je ne pouvais pas prendre le risque de tout laisser pour me consacrer pleinement à ma passion.

Voyant qu’en parallèle de mon travail, que je ne citerais pas (rires), la vidéo me demandait beaucoup de temps et d’investissement, à la fois financier et personnel. J’ai vite dû faire un choix! Pour moi ce fut clair, j’avais découvert ma vocation et je devais tout faire pour me consacrer entièrement à ma passion avec l’espoir d’en vivre.

Resteras tu dans le style Hip-Hop ou es tu ouvert à d’autres styles ?

C’est vrai que l’on me connaît à travers de nombreuses réalisations dans le style « Urbain ». J’ai collaboré avec de nombreux artistes du milieu. Kaaris Récemment, H Magnum, Alrima, Ninho, Lafouine et j’en passe… Mais j’ai aussi collaboré avec des artistes super talentueux outre atlantique comme Axel Tony, T-Matt, Pon2Mik. Ayant toujours eu un gros faible pour la mode entre autre, j’ai beaucoup plus d’aisance lorsque je travaille avec des artistes féminins car le travail sur les looks, le style et l’image est plus pointu que dans le Hip-Hop. Je suis un fan de musique en tout genre, Pop, Hip Hop, RNB. Dès lors que je sens que je peux faire le projet que l’on me propose, je fonce et ce peu importe le style.

– Quelles sont les différences entre la réalisation des clips musicaux et celle des spots publicitaires ?

La musique accompagne tous mes projets. Dans la publicité, la musique y est utilisée comme une composante à part entière, à la fois comme un moyen de reconnaissance, de ponctuation ou de distinction. Il n’y à pas vraiment de différence entre un clip musical et un spot publicitaire selon moi car la plupart accordent une grande importance à la musique. La seule différence entre un clip et un spot publicitaire, c’est que tu dois représenter un produit ou un service afin de susciter l’envie chez le téléspectateur. J’ai eu l’honneur de réaliser le spot publicitaire du téléphone mobile du groupe TRACE, le « T-ONE ». Le pari était de taille et la cible bien définie. Par conséquent, la préproduction entre ma boite de prod’ et le groupe TRACE avait toute son importance afin de bien cibler la clientèle ainsi que le message qu’il tenait à véhiculer à travers le spot.

Quelles ont été tes plus grandes réussites ?

Certains projets m’ont apportés plus de reconnaissance et de visibilité que d’autres. Je considère que tous mes projets sont des réussites tant que l’artiste ou le client est satisfait du résultat escompté.

Quelles sont tes plus belles rencontres dans ce métier (artistes ou autres) ?

Toutes mes rencontres dans ce métier m’ont beaucoup apportés, j’ai eu beaucoup plus d’affinité avec certains artistes que d’autres, j’ai eu la chance d’accompagner la chanteuse Aya Nakamura à ses débuts en réalisant son tout premier clip professionnel «Brisé » qui fut un carton plein au moment de sa sortie !(25 Millions de vues) Cela m’a donné une vraie crédibilité dans le milieu. J’ai eu la chance de rencontrer la star internationale Karol G chanteuse latina qui cumule des centaines de millions de vues sur youtube lors du tournage d’un de mes projets Télé à venir. J’ai également eu la chance de collaborer avec Vegedream, Franglish, Abou de being, Dj Erise ainsi qu’avec « Dadju » sur son morceau « Mafuzzy Style » une superbe rencontre, et un projet à plus de 50 millions de vues, c’est le genre de rencontre qui te change et t’apporte énormément !

Peux-tu nous parler de tes futurs projets en avant-première ?

Je travaille actuellement sur un « reality Show » concernant une star de la NBA. C’est en collaboration avec un grand média international. Nous avons bouclé le tournage et sommes actuellement sur la post-production. Je ne peux pas en dire plus (rires).

Nous remercions Dabo Kadima pour cette interview.

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